Bonsoir Nancy,
Tout d'abord, il n'y a pas de règle absolue, le mieux est d'utiliser la formulation qui vous convient le mieux, à condition toutefois que le sens profond de l'expression reste bien présent, j'y reviendrai un peu plus loin.
A mon humble avis, je ne pense pas que l'esprit dissocie ainsi les syllabes pour fausser totalement la signification de ce qui est exprimé. Si tel était le cas, cela deviendrait extrêment compliqué car il faudrait alors supprimer tous les mots comportant "ment" (soit beaucoup d'adverbes, et "également" "moment", et même "maman" qui est phonétiquement identique). Mais cela s'appliquerait aussi à d'autres syllabes, comme "(h)aine" par exemple. Si on devait recenser tous les sens tordus obtenus en isolant les syllabes de leur contexte, la communication et la pensée elle-même deviendraient très difficiles. Je ne crois pas que l'esprit dissèque à ce point les syllabes, mais au contraire qu'il capte le sens profond global de ce qui est dit, même si c'est exprimé maladroitement. A titre personnel, en plusieurs décennies, bien qu'étant pourtant capable de jouer sur les mots tôt comme les mots tard, il ne m'est jamais arrivé d'avoir la moindre erreur d'interprétation due à une syllabe sortie de son contexte. Pour être tout à fait franc, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de personnes qui associent la notion de mentir à la plupart des adverbes. Cela ne me serait jamais venu à l'idée. Mais ce n'est qu'un avis qui n'engage que moi.
En revanche, un point me semble essentiel : quelque soit la formulation employée, avec ou sans le "ment", le point clé est de ne pas laisser une ombre. Si on n'oublie le "infini(ment)", "totale(ment)", "complète(ment)" on laisse la porte ouverte au "sauf", ou au "oui mais" implicite. "Je m'aime bien (ça on le dit)... enfin sauf cette verrue au-dessus de ma lèvre (ça on ne le dit pas mais on le pense plus ou moins consciemment)" ou alors "Je m'aime bien... à part que je craque dès que je vois du chocolat". Le coeur de l'affirmation est que je m'aime et je m'accepte avec absolument tout ce qui fait partie de moi, toutes mes qualités et tous mes défauts sans aucune exception. Cela ne veut pas dire que je ne cherche pas à m'améliorer, à corriger certains défauts ou comportements. Mais même quand je cède à la tentation ou que j'échoue, je m'aime avec tout ce qui fait mon être, y compris les parts d'ombre. C'est en reconnaissant et en acceptant d'être imparfait que l'on peut avancer et s'améliorer, même si parfois on stagne longuement. Aucun être humain n'est parfait, et il n'y a pas plus imbuvable que les personnes qui se croient parfaites ! Accepter de ne pas être parfait est le premier pas sur le chemin de l'amour véritable, de soi et des autres. Avec nos enfants, l'amour est inconditionnel, et pourtant ils nous agacent ou nous blessent parfois. Ils ne sont pas parfaits mais nous les aimons tels qu'ils sont, et nous les aidons à progresser et à grandir. Pourquoi est-ce si dur quand il s'agit de nous-mêmes et de notre enfant intérieur ?
En résumé, l'essentiel est de faire passer l'esprit avant la lettre, et donc à chacun de trouver la formule qui lui convient le mieux, en conservant le coeur qui est l'acceptation sans aucune réserve de tout notre être, tel qu'il est, avec ses lumières et ses ombres, à cet instant présent, sur un chemin de vie sur lequel l'EFT peut nous aider à avancer.
Belle soirée, pleine d'un amour véritable de soi et de/pour ceux qui nous entourent.
Hervé.